Si le fantôme n’a pas de chair, le ghostwriting est éminemment organique.
Invisible et droit dans ses chaussettes, empathique et créatif, éthique et un peu sorcier, le ghostwriter combine effacement et acte de présence mieux qu’un personnage de Maurice Blanchot.
Il se nourrit d’ambiguïté, se shoote au dilemme, manoeuvre et baroude avec des conflits internes et des dissonances… Et s’en sort sans balafres, c’est tout l’intérêt d’être un fantôme.
Les enjeux, les obsessions, les problématiques d’un récit et de son auteur sont transfusés dans le ghostwriter qui accueille, structure, stimule, suggère et transforme.
Le fantôme donne corps à une matière en recherche de contours. Il en affirme l’identité, en révèle la valeur, renforce une stratégie éditoriale et parfois même une stratégie d’existence.
Le ghostwriting, ce n’est pas se complaire ou s’idéaliser dans un anonymat ostentatoire, c’est contribuer à des cheminements et transmettre des expériences avec la liberté des ours.