Le Sage Homme est une agence spécialisée en coaching en écriture, ghostwriting et storytelling. 

Les inventeurs chez Albin Michel

En juillet 2024, j’ai été invité par Capgemini Paris à une soirée spéciale organisée au Carrousel du Louvre. Un concours de nouvelles, qui a rassemblé 19 auteur.e.s autour du thème de la projection et qui connait un dénouement extraordinaire : la publication d’un recueil chez Albin Michel. J’ai eu le plaisir d’accompagner chacun de ces auteur.e.s en coaching et j’ai éprouvé un immense plaisir à les voir publiés.

Le hors-champ de la réécriture

Un client nous a transmis son devis qui décline différentes missions de rewriting appliquées à un récit. Dans sa mise en œuvre, une liste apparemment austère et pragmatique abonde de territoires de création, de recherche et d’expansion. Nous pouvons donc intégrer à cette liste deux ou trois lignes de mise en condition, qui concernent finalement l’ensemble des étapes de travail. DEVIS ET PROTOCOLE D’ACCORDObjet : Lecture, correction et réécriture d’un récit– Évaluation de l’histoire, son intérêt, sa cohérence– Approfondissement des personnages– Rééquilibrage, restructuration du texte, réorganisation structurelle éventuelle des chapitres et autres changements majeurs liés aux événements racontés– Mise en valeur de la voix de l’auteur, affirmation du style– Réécriture et correction approfondie, type préparation de copie (orthographe, syntaxe, typographie, ponctuation, suggestions de réécriture pour supprimer les maladresses, relevé des répétitions, anglicismes, barbarismes, pléonasmes)– Écriture de la 4ème de couverture, proposition de synonymes, vérification des informations et contrôle de la cohérence– Adaptation du texte aux attentes des éditeurs– Entretien et correction avec l’auteur, page par page– Assistance à l’écriture de la préface, dédicace et proposition de titres Mise en condition (concerne chaque étape de travail) :– Lecture-training d’immersion dans le récit et initiation à l’état d’esprit de l’auteur (acculturation ou transport d’idées)– Promenade de scénarisation et projection mentale du récit (intégration du rêve éveillé après chaque session de travail)– Infusion des enjeux du récit dans la perception subliminale du ghostwriter (ne requiert aucun protocole ou rituel particulier)

Ghostwriter

Si le fantôme n’a pas de chair, le ghostwriting est éminemment organique. Invisible et droit dans ses chaussettes, empathique et créatif, éthique et un peu sorcier, le ghostwriter combine effacement et acte de présence mieux qu’un personnage de Maurice Blanchot. Il se nourrit d’ambiguïté, se shoote au dilemme, manoeuvre et baroude avec des conflits internes et des dissonances… Et s’en sort sans balafres, c’est tout l’intérêt d’être un fantôme. Les enjeux, les obsessions, les problématiques d’un récit et de son auteur sont transfusés dans le ghostwriter qui accueille, structure, stimule, suggère et transforme. Le fantôme donne corps à une matière en recherche de contours. Il en affirme l’identité, en révèle la valeur, renforce une stratégie éditoriale et parfois même une stratégie d’existence. Le ghostwriting, ce n’est pas se complaire ou s’idéaliser dans un anonymat ostentatoire, c’est contribuer à des cheminements et transmettre des expériences avec la liberté des ours.

Coaching et ghostwriting versus IA

Contacter un coach et une Ghostwriter et leur confier son projet à écrire, réécrire, finaliser ou s’en remettre à l’IA ? Un collègue évoquait ce dilemme dans un post, tranchant en faveur des lecteurs-correcteurs professionnels, même pour les projets auto-édités. Car l’investissement financier vaut bien la garantie de qualité, l’aboutissement du travail de création et la commercialisation d’un ouvrage assumé. Il comparait l’édition à compte d’auteur et la publication par une grande maison : le pourcentage de l’auteur sera nettement plus important dans le premier cas, tandis que la part réservée à l’auteur sera relativement faible dans le second (avec une prise en charge de la correction). Ce qui rentabilise l’investissement dans un travail de correction ou de réécriture pour une auto-édition. Ajoutons à cela le « climat d’écriture ». D’après ce que nous expérimentons chaque jour, la valeur du rapport humain et du soutien de professionnels est inestimable pour l’écrivain en bout de course ou en amorce de projet. S’en remettre à un logiciel de correction ou à Chat GPT éradique d’emblée toute empathie, sensibilité, engagement et répondant. Or dans tout projet de création, des parts non négligeables de confiance et d’affect sont en jeu. L’auteur a souvent besoin d’une écoute active, d’un renforcement et d’un sentiment de continuité pour mettre son œuvre en circulation. De sentir qu’il fait partie d’une communauté de pensée éphémère au service de son projet. Les personnes accompagnant l’auteur (coach, bêta-lecteur, ghostwriter, rewriter, correcteur) sont qualifiées pour entrer dans la dynamique d’une écriture et la conduire vers ses lecteurs. Ce qui permet à l’auteur d’intensifier sa démarche et son désir de transmission. La maturation d’une création nécessite une dimension de confiance réciproque. Il est bien question de climat et de disposition, d’approche sensorielle, organique, psychique. Ce travail de fond  repose sur un feedback humain, sensible, des seuils de franchissements, des Eurêka ! mutualisés. Avec l’IA, excellent outil de recherche, de synthèse et d’organisation, on prend le risque d’une dépersonnalisation de l’accompagnement.

Collaboration avec Harmoniques

Depuis deux ans, Le Sage Homme a la chance de collaborer avec l’organisme de formation Harmoniques Paris aux côtés d’artistes talentueux – comédiens, chanteurs, metteurs en scène, et auteurs. Ensemble, nous travaillons sur l’écriture du texte, une écriture qui ne se limite pas à la seule structure narrative. Elle prend en compte l’ensemble des outils potentiels – la vidéo, le son, ou d’autres supports – qui peuvent directement influencer la structure du texte. Dans le cadre d’un projet récent, le corps du personnage était au cœur du récit. L’intégration de chorégraphies invitait à sculpter le texte autour de l’évolution du corps. Ce choix artistique a ajouté une valeur dramaturgique essentielle à l’œuvre. Je n’interviens pas directement sur ces éléments techniques, mais les questionner dès la phase d’écriture est indispensable pour créer une cohérence entre le texte et ces outils. C’est là tout l’enjeu : prendre le temps de se poser les bonnes questions en amont permet de calibrer et de fixer un parti pris artistique fort. Sans cette réflexion, on risque de laisser la mise en scène dicter seule la direction. Or une écriture singulière, conceptualisée, peut parfaitement intégrer ces outils en affirmant sa force propre. C’est un plaisir d’accompagner ces réflexions et de contribuer à la création d’œuvres pluridisciplinaires.

L’écriture comme ciment de nos créations plurielles

L’écriture comme ciment de nos créations plurielles. Peinture, danse, théâtre, sculpture, vidéo, performance… J’ai eu la chance d’accompagner plusieurs projets hybrides : les gestes d’un danseur prolongent un récit, les mots se combinent aux couleurs d’un tableau, ou sont incarnés par une gestuelle théâtrale. Dans ces explorations transdisciplinaires, l’écriture est le fil conducteur qui tisse une toile plus large. Et chaque approche artistique dialogue avec les autres, créant une œuvre organique et vibrante, une force plurielle, un écosystème. Les limites du cadre questionnent notre propre plasticité à les envisager. Ne restez pas prisonnier d’une forme, osez l’hybridation. À l’image de Michel Gondry (film et création plastique), Matthew Barney (vidéo, performance, danse et installation), et plus récemment, Jérémy Gobé (arts plastiques, dentelle, recherche scientifique et écologique) ou le collectif Stomp (IA et performance). Et plus spécifiquement, à l’image des créateurs qui fondent leurs pratiques sur l’écriture : Pierrette Bloch, Edouard Levé, Valérie Mréjen, Julien Prévieux… Pourquoi se limiter à une forme d’expression, si elle peut trouver des extensions dans un autre langage ? Je vous invite à oser explorer, à chercher comment vos créations et vos champs d’expression pourraient se rencontrer et subtilement se nourrir. Prenons le temps d’explorer ces passerelles entre disciplines, notamment avec l’écriture comme support. L’inattendu prend forme dans les hybridations.

Battle d’éloquence

Je prédis une baston à cœur nu pour le lancement des Flammes Olympiques. C’est le spectacle imaginé par Raphaël Rubio, journaliste, poète et prof de philo exerçant au campus de Fontlongue à Miramas. Une battle d’éloquence pour représenter les valeurs de la Flamme Olympique 🙂 En partenariat avec le lycée des Alpilles (Cédric Slimani Daniel Sophie,), la Cité éducative, le Collège Camus et la Mairie de Miramas, ce projet, que j’ai la joie de concocter et d’animer, se décline en 4 étapes. Je vous dévoile mon programme : – Improvisation théâtrale inspirée des valeurs véhiculées par la Flamme Olympique : du point de vue des J.O. versus du point de vue des jeunes. Il s’agira de formuler ses impressions et de se familiariser avec la prise de parole en public, d’assumer son point de vue et de trouver les mots pour le défendre. – Enregistrement des impros avec un dictaphone + retranscription textuelle des « hautes voltiges orales ». Redécouverte écrite de sa prise de parole et réécriture (exercer son pouvoir artistique et positionner ses arguments sans trahir son style et sa sensibilité). – À partir du texte, on trace un itinéraire balisé sur une carte mentale(Mind mapping).On enregistre la structure, mais pas le texte, on transpose et on répète sa parole solitaire dans l’espace scénique, en la relayant à un autre partenaire de jeu qui active à son tour la flamme orale. La répétition permet une réécriture du texte, réinvente une manière de dire, de se mouvoir et donc d’être là (travailler la présence à soi et aux autres).Au fur et à mesure, les jeunes apprivoisent leur langage singulier au service d’un cœur qui brûle de s’exprimer avec authenticité. – À partir de ces « paroles solitaires » qui se répondent, on bascule dans d’autres paroles, plus souterraines.Les coulisses des sportifs s’exposent et on découvre la réalité du terrain, de l’entraînement par la répétition et des histoires personnelles. C’est un moment émouvant où la frontière entre la fiction et l’autobiographie s’étiole. Place à l’autofiction : les jeunes profitent de cet espace de jeu pour s’exprimer avec force et en posant leur signature. C’est aussi une manière d’apprendre à (re)lire et relier les composants de sa propre vie, pour faire apparaître les moments les plus éprouvants et les plus forts. À ce stade, rappelons nous que le propre du héros est d’évoluer dans un monde inconnu, de quitter son milieu ordinaire pour une trajectoire remplie d’obstacles et de tremplins. Pour Rocky Balboa, dans le premier volet de la série cinéma, l’obstacle n’est pas seulement l’opposant, mais la précarité… Alors quels seront les obstacles franchis par ces jeunes ? Cet itinéraire stimulant pourrait inaugurer la Flamme Olympique des Jeux Écrits ! J’espère que l’expérience révèlera à tous ces jeunes que « la parole est un sport de combat » (dixit Bertrand Périer) et que l’écriture en est une force révélatrice. Représentation le 12 mai 2024.

Le Quatuor

Tu veux écrire un roman ? Une pièce de théâtre ? Les chansons d’un album ? Un recueil de poésies ? Un court-métrage ? Un discours qui secoue ? Une nouvelle ? Un pamphlet ? Quel le dénominateur commun de tous ces projets d’écriture ? La structure. Elle est au service d’une unité artistique et d’une progression qui fait sens avec ton objectif. Elle s’adapte en fonction du genre, elle se peaufine, elle s’aiguise, elle permet à l’œuvre de prendre tout son sens et de défendre une personnalité, une signature. C’est pour cette raison que j’ai lancé le « Quatuor », qui a déjà connu 13 dates. Le « Quatuor » est une session de coaching en écriture dédiée à quatre porteurs de projets d’écriture en recherche, en difficulté ou en rumination. Trois jours denses pour faire éclore la graine, booster la croissance du plant et rendre le projet autonome : plus besoin de tuteur. Il ne s’agit pas de finaliser son projet en trois jours, mais de conceptualiser son œuvre, d’en écrire les textes fondateurs et de repartir avec une « ligne claire » pertinente. Le Quatuor, c’est la mise en chantier de son projet personnel parmi d’autres porteurs de projet. Un moment particulier pour profiter de l’intelligence collective, de la mise en créativité et des différents dispositifs qui soutiennent la finalité de sa création. Ma spécificité pour vous accompagner ? Non seulement il y a un programme pour tous durant les 3 jours, mais je m’adapte à tous les projets et à chaque processus créatif.

Taratata du design

Et si la porosité était une compétence ? Si se laisser infuser par d’autres disciplines nous permettait de mettre en perspective notre propre discipline de prédilection par effet de comparaison, corrélation, connexion… ? Retour sur la soirée FLUPA (mai 2024), où j’ai pris plaisir à échanger à cette table ronde « Taratata du design »,  avec des invités explorant une expertise commune -l’écriture-, mais dans des champs d’application éclectiques. A savoir : Amandine Agić (Ux writer), Louise Prévot (Ux writer), Thomas Yeddou (Ghost writer ) et Romain Bonnefond (Product Designer) qui en chef d’orchestre a préparé et animé la soirée en partenariat avec hekko. Romain a lancé la balle après l’avoir chauffée, pour une table ronde « ricochets ». J’ai trouvé cette proposition vraiment originale : décloisonner les expertises pour se concentrer sur les points communs potentiels. Faire ricocher les pratiques entre elles pour mieux appréhender l’écosystème de chacun et trouver des parallèles ou des intersections. Le mot commun, emprunté par tous, celui qui est sorti victorieux, c’est : « contraintes ». Ghostwriter, écrivain, ux writer, uxproduct, chacun compose à partir de contraintes. Si l’écrivain a le luxe de choisir les siennes (sauf pour une commande d’écriture), il n’est pas pour autant préservé de contraintes inconscientes.Dans une équipe bien organisée, avec un ux writer à chaque étage, les contraintes inconscientes ne rôdent pas longtemps : l’intelligence collective est le meilleur garde-fou. Les scénaristes et les ux writers sont ceux qui partagent le plus de similitudes dans l’organisation de leur pratique. La créativité se cadre lorsqu’elle a l’ambition de faire émerger un produit qui porte des enjeux multiples, aiguisés et non hermétiques. Chacun a pu s’accorder sur un point : la répétition du rituel pour écrire ses idées, ses notes, ses ruminations est un pré-requis pour entretenir le muscle. Un terreau qui s’entretient, et pas nécessairement assis. Vive la marche créative. La question de clôture (qui tue) : « Et Chat GPT, vous l’utilisez ? » Nous avons tous reconnu l’utiliser pour sculpter une réflexion, une analyse, une piste, mais sans lui donner plus d’autorité. Puisque Chat GPT ne porte pas le projet, on en fait un assistant, point. Et parfois, pour obtenir une réponse pertinente, il faut boxer avec endurance. Nous ne nous privons pas de ce compagnon de jeu dont nous restons maîtres. Comment pourrais-je lui déléguer l’autorité d’un projet que je souhaite concevoir en mon âme et conscience ? Bref, ce fut une soirée douce, effervescente, avec un public attentionné, curieux et généreux. De la porosité sans polémique et le plaisir d’échanger. Elle s’est terminée par un plaisir partagé : un apéritif généreux avec des plateaux délicieux, de très bons vins et une belle tireuse de bière. Le seul qui n’a pas bu? Chat GPT. Merci à tous les participants, public, partenaires et à Hekko pour l’accueil chaleureux.

Stage d’écriture de chansons : 10 auteur.e.s et 7 compositeurs pour 50 chansons et un concert.

Nous avons organisé un stage d’écriture de chansons du 15 au 19 juin 2024 à Marsanne, dans la Drôme, près de la fontaine miraculeuse. Cette session de 5 jours a engendré 80 textes très inspirés ! J’ai embarqué 10 paroliers en convoquant des écritures atypiques. Nous avons exploré l’univers du lieu et écouté des artistes tels que Charlotte Fever, Chaton, Fred Nevché, Laura Cahen, Yves Jamait, Adèle Castillon, Georges Brassens. Sous la houlette de Loïc Filibert , 7 compositeurs se sont emparés des textes fraîchement composés dans le centre spirituel des Collines de Fresneau et leur ont offert une mélodie. En tout, 50 chansons ont été produites à partir des textes de nos 17 stagiaires. Et en guise de clôture, 25 morceaux ont été sélectionnés et présentés en concert. Ce moment de connexion de groupe intense dans la nature voit émerger une famille de cœur. Chaque matin, nous proposons un atelier de mise en état de créativité avec les compositeurs et les auteurs. Au programme : danse, vocalises, massages, jeux de perception, composition improvisée. De quoi décomplexer le corps ! Puis place à l’exploration créatrice à travers une combinaison de thèmes, d’exigences techniques et de contraintes malicieuses. Comme pour chaque session, la cohésion renforce l’esprit de groupe, car 1 texte + 1 musique = une chanson pour toujours. Le séjour conduit à une totale autonomie de création : il s’agit d’écrire une chanson avec son propre cahier des charges intimes. Plus besoin de guides, on apprend à choisir ses propres contraintes 😉 Certains reviennent chaque année pour prendre un bain de sérénité avec ses bulles créatives. Et on aime tellement ce séjour avec Loïc, qu’on a décidé de l’adapter en version nomade et concise : on se déplace dans votre entreprise  et on vous injecte 48 heures d’adrénaline créative pour faire émerger des chansons. Prérequis : osez, osez, osez !